Les odeurs
Un univers bien prégnant pour l’héroïne inconsciente de « MATIÈRES GRISES »

« La petite morte est revenue, ça sent l’iris. Qu’est-ce qu’elle sent ? Une odeur de campagne, mais de château, avec les orangers et les lauriers roses en pot, les cuivres au mur de la cuisine, et les iris au bord de l’étang du fond du parc. »
« Au ciel, ça sentira bon, et le pain sera doré à la vanille ». « Comment c’était, avant, quand ça sentait bon ? C’était quand papa et maman étaient là, le feu que papa faisait tôt le matin, en hiver, pour qu’on ne se lève pas dans le froid. Son feu sentait le bois grillé, le noir et le rouge, et ça caressait l’air. Et la groseille à maquereau du jardin de Tonton, qu’il ne cueillait jamais, il n’avait pas le temps pour ça. C’était vert tiède, avec des pépins noirs craquants, avec un jus gélatineux vert chaud quand on les cueillait au soleil. Le lapin de Mamette, ça sentait la forêt et le foin. Ici, je ne vois rien, je ne goûte rien et je n’entends rien, mais je sens toujours. »
Les livres
L’indolence a empli les boutiques et peuplé le monde depuis tout ce temps de livres froids et ennuyeux, d’un mauvais style et de nulle ressource, sans règles et sans la moindre justesse, contraires aux mœurs et bienséances, écrits avec précipitation et lus de même, seulement par leur nouveauté.

Bibliothèque patrimoniale de Cahors
Dans un bâtiment édifié en 1895 par l’architecte Jean Rodolosse sur le modèle de la villa du Cardinal Albani à Rome, la bibliothèque patrimoniale de Cahors, classée Monument historique est un monument remarquable tant pour son architecture que pour ses collections.
Comme toutes les bibliothèques publiques, la bibliothèque municipale de Cahors est née des confiscations, d’une part des Communautés religieuses mises sous séquestre dès le début de la Révolution, et d’autre part des bibliothèques privées lors de l’émigration de familles nobles fuyant la Révolution. Ces fonds de livres ont constitué les bases des bibliothèques publiques créées par l’Assemblée constituante dès l’automne 1789. De cette période, date l’accès public aux ouvrages. Tout au long du XIXe siècle, cet effort a été poursuivi par les bibliothécaires successifs qui ont géré la collection.
Le 8 juillet 1793, la suppression des sociétés savantes et académies constitue le dernier apport de livres à la Nation. Aux dires de l’abbé Grégoire, ces trois vagues de confiscations auraient rassemblé quelque dix millions de volumes. Même si le vandalisme qu’il a dénoncé a fait des ravages dans certains dépôts littéraires, les révolutionnaires ont, dans l’ensemble, témoigné plus de respect à l’égard du livre qu’envers les archives ou certains monuments.
Afin d’éviter les dilapidations des bibliothèques religieuses, et de recenser les documents ceux-ci sont rassemblés dans les 545 « dépôts littéraires » crées à cet effet. Après la création des écoles centrales le 25 octobre 1795, seules les bibliothèques associées à une école sont conservées. À Cahors, le produit des confiscations fut vraisemblablement rassemblé dans l’ancien collège des jésuites (aujourd’hui collège Gambetta) qui accueille l’école centrale du Lot à partir du 6 mars 1796 ce qui a permis la conservation d’une bibliothèque lors de la suppression des éphémères bibliothèques de district. Les écoles centrales sont remplacées par les lycées le 1 mai 1802. La période révolutionnaire se clôt avec le décret consulaire du 28 janvier 1803 par lequel l’État se déchargeant de la gestion des dépôts littéraires issus des saisies les met à la disposition commune, sous leur surveillance : ainsi naissent les bibliothèques municipales sont nées. L’ex-abbé Galy, prêtre assermenté retourné à l’état laïc, fut le premier bibliothécaire en charge de la collection. Homme éclairé convaincu de la mission émancipatrice des bibliothèques, il s’attacha constituer un fonds, que l’on peut déjà qualifier d’encyclopédique, dans lequel il eut soin de faire figurer les grands auteurs de son temps en sollicitant le dépôt national de Paris pour obtenir les livres non trouvés dans le Lot. C’est ainsi qu’entrèrent dans les collections de la Bibliothèque l’édition de Kehl, première édition complète des Œuvres de Voltaire réalisée sous la direction de Beaumarchais, la première traduction en français du théâtre de Shakespeare, l’Histoire naturelle de Buffon, les Œuvres mathématiques de Pierre de Fermat, etc.
La bibliothèque de Fontainebleau a été initialement installée en 1807 dans la chapelle Saint-Saturnin, avant d’être déplacée en 1851 dans l’espace de la librairie royale de la Renaissance, puis en 1858 dans la galerie de Diane, où elle est toujours visible aujourd’hui. Cette dernière installation fut réalisée sous la direction du bibliothécaire Jacques-Joseph Champollion-Figeac à la demande de Napoléon III.
À propos du globe visible au premier plan
Devenu Premier consul, Napoléon Bonaparte se met en quête d’un globe terrestre nécessaire à son gouvernement. Le globe du Dauphin créé en 1786-1789 lui est d’abord fourni pour son grand cabinet au palais des Tuileries. Comme ce globe n’était ni à jour des dernières découvertes ni adapté aux usages politiques et militaires, le géographe Edme Mentelle (1730-1815) propose d’en fabriquer un neuf. Commandé en 1802, cet instrument scientifique rassemble les données de géographie compilées par Mentelle à partir des cartes et atlas les plus récents et de sa correspondance avec les géographes de son temps. Les meilleurs collaborateurs de l’époque ont accompagné Mentelle dans ce projet : le géographe (et dessinateur) B. Poirson (1761-1831) et le mécanicien Jean-Tobie Mercklein (1733-1808). Le globe est finalement livré aux Tuileries en 1811. Il se trouve dans la galerie de Diane du château de Fontainebleau depuis 1861.

La bibliothèque Joanina de Coimbra (Portugal) a été fondée par Jean V au début du XVIIIe siècle. Remarquable par ses tables en bois de rose, ébène et palissandre, ses ornementations rehaussées d’or et ses fresques de plafond, elle renferme 60.000 ouvrages anciens reliés en cuir de droit, philosophie et théologie.


La librairie LELLO de Porto (Portugal) a été construite en 1906 et se distingue par son escalier intérieur en fer forgé à double volée, ses moulures en plâtre imitant le bois et sa verrière en vitrail.
La bibliothèque nationale d’Autriche (Vienne), fondée par Charles VI et destinée à la Cour des Habsbourg, fut terminée en 1726. C’est une des plus grandes bibliothèques du monde avec ses huit millions de documents dont trois millions imprimés.


La bibliothèque STRAHOV de Prague (Tchéquie) remonte au XIIe siècle. Composée d’une « salle philosophique » de 32 m de long et d’une salle « théologique » reliées par un corridor, elle compte environ 130.000 livres, 2.000 manuscrits et 2.600 incunables.
La bibliothèque de Chantilly présente au sein du musée Condé un Cabinet des Livres où sont notamment exposés des manuscrits enluminés tels le Bréviaire de Jeanne d’Evreux et les Très riches Heures du Duc de Berry.

La montagne
La montagne est un personnage à part entière. Quelques sommets emblématiques :
Le Canigou, la montagne sacrée des Catalans, est le théâtre de la deuxième partie du roman « L’UKRAINIEN ». C’est dans ce décor que naît l’amour entre Deniz et Marthe.
Extrait :
« Marthe était lasse. Ce qu’elle souhaitait, c’était rencontrer un garçon comme elle, qui aimerait la montagne, saurait guetter le gibier à l’automne, reconnaître le chant des oiseaux, s’intéresserait à son affaire et travaillerait aussi dur qu’elle. Qu’avait de plus l’Ukrainienne qui avait séduit son cousin ? (…) c’est à la montagne qu’elle réservait l’élégance et sûre d’elle et fière, elle prenait le sentier de Fillols dans sa tenue de pyrénéiste. Au refuge, elle se sentait forte, vaillante, féminine et attirante. Tout ce qui la tracassait ou la mécontentait dans le quotidien perdait son relief lorsqu’elle partait à l’assaut des monts. »


Le mont Ararat, montagne sacrée des Arméniens, désormais en territoire turc.
« Quand je pense aux étudiants qui ont fait la première de l’Ararat, en 1829 ! ils ont failli mourir de froid, ils montaient par le flanc Nord ! Il y avait des étudiants en médecine et en religion, celui-là, il est monté le ventre vide, il jeûnait ! Et ils monté la croix en bois à dos d’homme… elle part en petits morceaux, alors il y en a qui croient que c’est du bois de l’arche de Noé et ils se jettent là-dessus… Mais moi, je vais te dire, avec tous les moyens qu’ils mettent, les Turcs, les Américains et maintenant les Chinois, pour l’instant, on n’a pas vraiment trouvé. »
Le Haleakala, volcan éteint et effondré en deux parties dans l’archipel des îles Hawaii, ce qui en fait le volcan le plus haut du monde (3055 m émergés) dont le cratère pourrait abriter toute l’île de Manhattan. C’est dans la baie formée par l’une des coulées de lave que Jean François de la Pérouse débarqua en 1786. Jack London a décrit ce cratère de plus de 1,5 km de diamètre au début du XXème siècle en insistant sur « la richesse inouïe de nuances où dominent le rouge brique, le rose, le jaune ocre et le noir pourpre » (« Dans les mers du Sud » 1907).
Quant à Catherine Legeay, elle déclare « Je n’ai pas beaucoup voyagé dans toutes les parties du monde , mais je n’ai jamais rien vu d’aussi beau. Je ne me lasse pas de ces couleurs étonnantes, des nuances pastel de la pierre, des cendres solidifiées et de la lave et du silence extraordinaire qui règne dans ces lieux où l’on comprend qu’ait surgi tout le panthéon hawaiien des anciens temps : le déesse de la Lune, le dieu du Soleil évidemment, et celui du Feu et de la terre : un lieu où souffle l’Esprit. »

Découvertes en pays lointains
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas : c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.

Japon
Le sort des catholiques au Japon fut tragique, alors que le Japon fut le premier pays d’Extrême-Orient évangélisé, au XVIe siècle, après la Chine.
Notre Dame de Bonne Délivrance
La Vierge de consolation et de « Délivrance » de Neuilly sur Seine, près de Paris.

Jean Gabriel PEYRBORE
Le Saint de l’Extrême-Orient, né près de Cahors, mort en martyr à Wuhan, Chine.
