Relevé dans la « Newsletter » d’un grand hebdomadaire national (écrite par un journaliste stagiaire « vacances de Toussaint » ?)

« C’est en substant le message qu’est venu porter le candidat à l’investiture du parti pour l’élection présidentielle ».

Vous ne trouvez pas que ça manque de substance ? 

Et qu’a-t-il dit, le candidat ? À l’oral, il a peut-être fait un sans-faute. Mais Voici comment le journaliste restitue son discours :

« Je prend l’engagement de ne critiquer personne, nous sommes arrivés affaiblit aux présidentielles. » Affaiblis en orthographe, ça c’est sûr !

Et notre stagiaire de persévérer dans l’erreur :

« En plus de la « prime travail », qui ressemble à deux gouttes d’eau ». Donc concluons que le prime travail, c’est comme deux gouttes d’eau (dans la mer ? Ou l’océan des déficits ?)

La chute est sublime :

« Il espère pouvoir mettre ses adversaires chaos». C’est sûr, la présidentielle, ça va être le chaos !

Architecture ou Cuisine ?

Un magnifique et coûteux ouvrage consacré à « La chapelle des Scrovegni de Padoue » édité par Gallimard en 1993, fait apparaître cette faute grossière :

« Le flanc Nord est resté enterré à la différence du flan Sud qui a été remblayé jusqu’au niveau du sol pavé du souterrain ».

Impardonnable ! Le même mot orthographié différemment à une ligne d’intervalle ! Quelle cuisine ! Difficile de remblayer un flan !

À mon voisin d’immeuble (celui de l’étage au-dessus)

Madame, Monsieur,

Bien que nous soyons excédés par les lourds trottinements au-dessus de nos têtes, de jour comme de nuit, nous n’en voulons pas à votre cher enfant ni à vous-même. Mais pourriez-vous l’éduquer à ne pas courir à toutes jambes pour vous rejoindre dans votre lit au milieu de la nuit ?

Je vous recommande de lui donner le soir deux comprimés de Sédatif PC. C’est ce que nous prenons nous-même pour essayer de nous rendormir à quatre heures du matin. Ce médicament homéopathique marche bien avec les enfants (moins bien avec les gens âgés que nous sommes).

Cordialement,

Votre voisin du Troisième étage

La faute n’est pas mince

La faute du jour (« Le Figaro » 14 octobre 2021 : le ticket de métro en carton disparaît).

« Si vous essayez de posséder un ticket de métro émis dans chacune des 304 stations du réseau RATP (la station d’émission est indiquée par quatre chiffres imprimés sur le ticket), alors vous êtes un ésitériophile, autrement dit un collectionneur de titres de transport. Pour les véritables adeptes de la discipline, le grand chelem consiste à posséder un billet de toutes les époques et de toutes les catégories. Ce n’est pas une mince à faire. »

La faute n’est pas mince, elle ! On doit écrire : ce n’est pas une mince affaire (évidemment !)

Phobophobie

Au secours : j’ai des phobies !

Je suis suivie par un psychiatre (il me suit sur Facebook). Maintenant, je suis suivie (toujours sur Facebook) par un enquêteur de la police judiciaire. Je serai bientôt suivie par un juge d’application des peines pour s’assurer que je suis bien rééduquée. Faute de quoi, on m’enverra au bagne : au choix Cayenne ou Biribi.

Car mes phobies sont graves et portent atteinte à l’unité nationale. Je suis un.e fauteur.euse de troubles et je fomente la désunion du pays en semant des écrits ou des confessions littéraires sur mes phobies. Mon psychiatre ne peut plus les contenir, je tombe maintenant sous le coup de la loi. C’est qu’on a pénalisé les peurs, certaines bien innocentes : je vivais très bien avec ma répulsion des rats, des serpents, des araignées et des imbéciles, et quelques comprimés d’anxiolytiques.

Avec les phobies pénalisées, les peurs nous sont donc interdites ! Dommage, car la peur a un grand mérite : elle met en alerte par rapport à un danger putatif et elle fixe l’anxiété, qui, elle, est diffuse. (il paraît que le cannabis est souverain).

Voilà donc au tribunal, en rangs serrés de douaniers de la psyché au regard sévère, les névroses interdites : je ne dois plus avoir peur du noir, ni du Noir, ni du Jaune. Je ne dois plus avoir peur d’un fanatique qui entre dans l’église où est célébrée une messe. Je ne dois plus dire que mon modèle, c’est un top modèle occidental longiligne élégant et non une Vénus Hottentote revisitée à la tignasse envahissante.

Mon psychiatre a diagnostiqué une phobophobie. Résultat : en plus de mon psychiatre, d’un enquêteur et de l’inspecteur des impôts, j’ai plein de gens qui me suivent sur Facebook !

Mettez bien l’accent (et les accents) sur vos propos !

Ah, il a péché ! Quatre fois, et pas des poissons ainsi que l’orthographe mal révisée le lui a fait écrire…

Voilà un texte parfaitement construit, un tirage exceptionnel, un succès de librairie… qui commence par quatre fautes de français.

« pêcher », verbe transitif : toute sorte de choses que l’on recherche. On dit « cueillir pour le règne végétal (des fraises, des prunes, des noisettes), et « pêcher » pour le règne animal vivant en eau douce ou salée : des gardons, des crustacés, des truites, des soles et des thons (mais pas trop). Quant à « pécher » : verbe intransitif, par exemple : « mon Père, j’ai péché, donnez-moi l’absolution » « oui, mon fils, qu’avez-vous donc fait ? »  « Eh bien mon Père, j’ai pêché des truites dans l’étang de mon voisin » « ah oui, c’est un péché de vol que de pêcher dans l’étang du voisin. Pour votre pénitence, vous donnerez vos truites à la cantine du Secours catholique. Allez, et ne péchez plus ». « Oh, vous pouvez me tutoyer mon Père ! Je ne suis qu’un pécheur ! »

« Eh bien, va, mon fils, et ne pèche plus ! »

Un autre éditorialiste, à propos d’un film récemment sorti sur les écrans :

« Dans un empilement effréné de scènes d’action oubliables. Et pourtant, quelles sont spectaculaires et intenses ! »

Non, monsieur le critique de cinéma, vous confondez l’adjectif pronominal « quel, quelle » avec l’adverbe « que » ou « qu’» suivi d’un nom ou d’un pronom : « Qu’il est beau ! » « Qu’elle est gentille ». Votre orthographe, comme les scènes d’action du James Bond, est oubliable !

Chez AU BON PARLER, AU BIEN ÉCRIRE, que vous soyez un auteur connu ou un inconnu, un particulier qui veut simplement s’exprimer correctement sans faire de contresens et être bien compris, nous révisons vos textes. Nous le faisons pour l’amour de la langue française qui peut être classée dans les espèces en danger. Prenez contact avec…