Rétablissement de l’esclavage… Une utopie ? Non, c’est déjà fait !

Les livreurs en ville : de braves jeunes gens souvent noirs qui pédalent, qui pédalent en chantant toute la journée sous la pluie, la chaleur ou le froid, et se dépêchent, prennent des risques pour tenir la cadence imposée par leur employeur et pour ne pas se faire attraper par le client…

La manucure asiatique : la cliente n’a aucun scrupule à poursuivre sa conversation ou sa réunion Zoom en ignorant totalement la jeune femme qui s’occupe de ses mains (sauf pour lui dire « ah là ce n’est pas la bonne couleur » ou « là tu me fais mal »)…

Les employés des services de propreté des grandes villes : ignorés, voyant même leur travail immédiatement saboté par le citadin qui promène son chien et laisse tout sur le trottoir ou par le client du restaurant qui jette son mégot sur la chaussée…

Les ouvriers des mobilités douces, qui vont de station en station reprendre pour les recharger les trottinettes abandonnées sans ménagement sur les trottoirs…

Mais non, ce ne sont pas des esclaves, ces gens qu’on ne regarde pas, qu’on ne voit pas, et dont on est à l’aise en réunion Zoom pour défendre les droits et améliorer les conditions de travail, sans commencer par un peu de respect pour leur personne physique et leurs tâches ingrates !