C’est la faute à Rousseau

La rentrée est sans pitié pour les hommes… « il y a les femmes avec qui l’on sort, et celles avec qui l’on rentre » disait ce grand connaisseur de Sacha Guitry. Avec quelle femme sortir, avec quelle femme rentrer, de nos jours ? Reconstruites (mais de travers) au prix de la déconstruction du mâle honni, elles ne donnent envie, ni de sortir, ni de rentrer. Que de tragédies mentales se cachent sous, par exemple, la contestation du barbecue (autour duquel on a passé de si bons moments cet été, de belles pièces de viande parfaitement cuites sous la surveillance d’un mâle, bien sûr, car lui sait manier le feu depuis la préhistoire). Très sexy, de plus, l’homme occupé au barbecue. Mais ces dames en voudraient-elles ? Dans ma jeunesse, on disait de nos profs à l’humeur maussade « elle a ses ragnana ». Voilà, elles ont leurs ragnagna tout le temps. Vivement la ménopause. Quoique…

Nous, nous aimons les hommes. Nous aimons Faulkner, le mâle occidental blanc colonialiste qui a écrit : « Les femmes sont merveilleuses. Elles peuvent tout supporter parce qu’elles sont assez sages pour savoir tout ce qu’on doit faire devant le chagrin ou les ennuis, c’est simplement les traverser et en ressortir de l’autre côté ». Et tout autant l’anonyme poète de la Renaissance (celle du XVe siècle, la vraie, pas la frelatée de 2022) et son amour courtois :

O qu’heureux seraient mes esprits,
Qui de son amour sont épris,
D’avoir sa grâce où je me fonde,
Je l’aimerai seule en ce monde

Vous pouvez juger à son œil,
Qu’autre n’a de beauté pareille,
Honneur et sagesse profonde,
Je l’aimerai seule en ce monde

Heureux celui qu’elle aimera,
Car bien vanter il se pourra,
D’être à Diane amie seconde,
Je l’aimerai seule en ce monde

L’amour courtois est au ruisseau, c’est la faute à…